1. La découverte du monde
Paracelse, de son vrai nom Philipe Théophraste, est né en 1493 près de Bâle à Einsiedeln et fait des études de médecine qu’il exerce. A l’université, il apprend également l’alchimie avec l’abbé Trithème et l’ensemble des sciences connues de son temps. Il décide de poursuivre la connaissance de la médecine qu’il juge trop sommaire en faisant un tour d’Europe en consultant au maximum les praticiens de l’art de guérir. A l’image de l’anthropologue, il questionne tous ceux qu’il rencontre sur leurs pratiques, leurs secrets, en allant même demander aux bourreau leur approche de la manifestation de la vie.
Il en reconnaît rapidement la vanité et va rapidement y opposer un grand mépris pour les universités et les savants. Il indiquait avec humour que sa barbe avait plus d’esprits que tous les docteurs des facultés. C’est après plus de dix années de voyages, qu’il s’installe à Bâle en 1527 où il devient professeur à l’université de la ville.
Paracelse se veut un homme du changement. Lors de son premier cours à l’université, il commence sa première leçon en brûlant les livres de référence de la médecine : ceux de Galien, Avicenne et Rhazès. Il fonde sa pratique tant sur l’aspect théorique que l’approche pratique et obtient rapidement une très forte réputation par ses guérisons « inespérées ».
Son caractère entier, son arrogance et sa haine envers ses confrères lui valent rapidement l’expulsion de l’Université de Bâle. Il poursuit alors son tour d’Europe et meurt prématurément à Salzbourg le 24 septembre 1541.
Paracelse et une nouvelle approche scientifique : le fluide magnétique
Pour Paracelse, l’homme renferme toutes les formes de la vie extérieurs : il possède toutes les propriétés des corps et des agents de l’extérieur : les planètes (Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne), les éléments (eau, feu, terre, air). C’est ainsi qu’il qualifie d’homme de microcosme en parallèle de l’univers qui trouve l’image du macrocosme.
Astrologue dans le sens qui considère l’influence des planètes sur le corps (physique et psychique), les sept planètes sont en lien aux sept organes : cœur, cerveau, poumons, foie, reins, rate. Les planètes vont apporter leur influence jusqu’à la terre par l’intermédiaire d’un fluide universel. Mais ces influences, ce fluide va être spécifique en fonction des bonnes ou des mauvaises dispositions de chacun. Cette approche, assez récente pour les magnétiseurs, était déjà acceptée par les alchimistes.
Cette approche lui amène à considérer l’ensemble des unités régissant notre vie autour d’une polarité, à l’image d’un aimant. Il indique que si l’on place un homme debout dans une barque, sa face se tournerait naturellement vers le Nord. Il va plus loin en indiquant que deux éléments opposés interagissent en l’homme : la terre et les astres créant un équilibre physique et moral ou un déséquilibre lorsque le pôle cérébral attire trop ou pas assez d’esprit éthéré ou le pôle génital d’éléments terrestres. Le remède est juste à côté du mal. Les métaux consacrés aux planètes et aux organes ont la vertu de guérir le mal qu’ils peuvent nous faire.
L’homme est doté de ce fluide particulier émanant du macrocosme qui l’entoure, une sorte d’énergie qu’il désigne sous le terme de magnétisme. Le corps est constitué de polarité avec une circulation de l’énergie qui passe d’une positif (qui aspire la substance éthérée des astres) vers le négatif où il assimile les éléments qui lui permettent de réparer les forces du corps.
Pour préciser son approche, Paracelse évoque d’un côté :
Un être naturel qui correspond au corps physique qui dispose de ses éléments constitutifs propres (un petit monde indépendant) ;
Un être spirituel (psychique) qui est soumis à l’influence magnétique de l’astral. La volonté d’un individu va pouvoir agir sur l’être spirituel d’un autre montrant ainsi la force de l’intention (que l’on peut assimiler davantage à la magie ou à l’envoutement aujourd’hui : « Vous souffrirez tout ce qu'on fera à une figure de cire fabriquée à votre intention. Et ici ce n'est pas votre corps qui sera affecté, c'est votre être spirituel ; aussi, tous les remèdes qui s'adresseraient à votre corps sont inutiles. Telle est la force de la malédiction... Et ne te moque pas de tout cela, ô médecin, tu ne sais pas quelle est la puissance de la volonté ».
Comment rétablir l’équilibre ? Tout simplement en allant chercher l’énergie qui correspond au déséquilibre (le côté pile du côté face malade) : « le mercure extérieur guérir le mercure intérieur ».
Le pouvoir de l’intention est démontré par l’inverse. Si l’on s’accorde sur le fait qu’elle peut apporter le mal, elle peut également engendrer le bien. Tout dépend de la direction de l’intention. « je ne nierai pas que l’imagination et la foi soient tellement efficaces qu’elles ne nous puissent rendre sains ou malades ».
2. L’utilisation des aimants
Comme les médecins de son temps, Paracelse utilise également les aimants. Ils ont la double faculté d’attirer les éléments négatifs et de repousser de l’énergie dans le corps. Il utilise pour ce faire les onguents dans lesquels il appliquait différents métaux (dont l’aimant), pommades et autres remèdes naturels servant à rééquilibrer l’énergie du corps.
Ses œuvres sont nombreuses mais son style diffus et énigmatique en fait un auteur d’approche très difficile d’accès. Mais c’est sans compter sur les écrivains de son époque qui ont grandement commenté et critiqué ses œuvres. Dans le monde des sciences, on en vient même à dire que le XVIe siècle et celui de Paracelse.
3. Les remèdes magnétiques
Paracelse est amené à s’occuper de la gangrène des mineurs, remède qu’il expose dans son ouvrage De la maladie des montagnes (1533). Le remède ? La manna calabrina perlata. Il en existe de trois sortes : celle au vitriol, à l’ortie et à l’aimant. C’est bien évidemment cette dernière solution qui est préconisée car pour le docteur, l’aimant soigne les maladies qui proviennent de Mars et qui s’expriment par les hémorragies et les douleurs de la partie moyenne du corps jusqu’à la périphérie. L’aimant aurait la faculté de guérir instantanément une hémorragie en l’appliquant à sa source. Les aimants ont également la faculté de soigner les épilépsies et les maladies hystériques.
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