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Jan Baptist Van Helmont


Van Ehlmont magnétiseur

Il ne fait pas référence au fluide mais à l’esprit universel. Il naît en 1577 à Bruxelles et fait de brillantes études à Louvain pour ressortir à 22 ans médecin. Grâce à un riche mariage, il se soigne gratuitement un grand nombre de malades qui lui arrivent de toute part.

Il attribue au magnétisme la qualité de magie : « toute science occulte ou qui s'élève au-dessus de celle que nous acquérons par l'observation et le calcul est magie ; toute puissance qui n'appartient pas à une action mécanique est une puissance magique ». Le travail de magnétisme peut se faire à distance à condition que le lien (l’accord) entre l’opérateur et le patient ait été créé et la sensibilité du patient exercée.

L’âme du monde, dénommé Magnale Manum par Paracelse, devient Archée « qui consiste dans l’union d’un esprit vital avec un noyau spirituel qui féconde les germes. Il est doué de toutes les facultés et de toutes les notions nécessaires pour remplir sa destination. Il est l’organe de la vie et du sentiment. Depuis le premier moment de l’existence jusqu’à la mort, il préside à tous les mouvements organiques et les diriges vers le but qui leur est assigné ». « L’âme, poursuit-il, est la cause immédiate, le centre, le siège, la source et le principe de toutes les facultés et de toutes les actions vitales. Elle dissémine dans les divers organes les facultés nécessaires pour la vie. Elle est comme une lumière vitale dont le foyer, placé dans l’estomac, envoie ses rayons dans toutes les parties du corps ». En conformité avec la théorie de l’antiquité, l’âme trouve sa place dans le plexus solaire et non dans l’estomac comme beaucoup de ses contemporains pouvaient le croire.

L’Archée est constituée du souffle vital et du noyau spirituel qui correspond à l’esprit des spiritualistes et au fluide vital des vitalistes. La maladie arrive lorsque les archées secondaires sont en discorde avec l’archée principale. Au-dessus de l’Archée se trouve le ferment qui est « un être doué des qualités de la vie, empruntant sa puissance à la subtilité de ses atomes et transmettant lui-même l'influence vitale comme un corps lumineux communique la lumière ».

L’énergie, que l’on peut reprendre ici comme le magnétisme, émet ses actions de manière très proche mais également éloignée : « il y a dans l’homme une énergie telle que, par sa seule volonté et son imagination, il peut agir hors de lui, imprimer une vertu et exercer une influence durable sur un objet très éloigné ». C’est la volonté qui va imprimer toute cette puissance. Mais cette force connaît une limite et non des moindres : la volonté de celui qui la reçoit. « Elles agissent plus ou moins suivant l’énergie de la volonté qui les envoie, et leur action peut être arrêtée par la résistance de celui qui la reçoit » ou dit de manière plus synthétique : « cette force infinie dans le créateur est limitée dans la créature [limité] par la résistance de celui qui la reçoit ». Le consentement du magnétisé est donc primordial pour tout exercice, bénéfique ou maléfique.

Cette intervention peut également se mettre en place par des objets. « Nous pouvons attacher à un corps [objet] toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer aussi certains propriétés, et nous en servir comme d’un intermédiaire pour opérer des effets salutaires ».

Cette intervention du magnétisme n’est pas le fruit de Satan mais de l’âme humaine, phénomène naturel et non surnaturel. « On donne le nom de magnétisme à l’influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par impulsion. Le moyen de cette influence n’est point une substance corporelle qui puisse être condensée, mesurée, pesée, c’est un esprit éthéré, pur, vital, intelligent, le magnale magnum, qui pénètre tous les corps. Il est le modérateur du monde parce qu’il établir une correspondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées ».


Si l’âme humaine agit, les esprits ou âmes désincarnées agissent aussi. Pour éviter de faire rentrer le magnétisme dans la magie, Van Helmont en précisant que les bons esprits sont plus puissants que les mauvais, que ces derniers ne peuvent rien contre l’homme sans son adhésion et que le Démon n’est pas au cœur des phénomènes qui sont dans la nature et dans les facultés de l’homme. « Puisque l’homme a la force d’agir par sa volonté sur un objet éloigné, il est clair que cette énergie lui a été donnée par Dieu et qu’elle lui est naturelle. C’est s’ignorer soi-même que de transporter à Satant une puissance dont on est doué ».

Les remèdes magnétiques

Van Helmont se trouve dans la droite ligne de Paracelse dans l’utilisation des onguents. Son ouvrage De magnetica vulnerum naturali et legitima curatione, contra R.P. Joannem Roberti theologiae doctorem societatis jesu inialement boycotté par la censure est finalement publié à Paris en 1621. L’ouvrage est considéré comme faisant ressortir les idées mystiques de Paracelse. Le magnétisme aurait des pouvoirs extraordinaires, comme celle des reliques miraculeuses. Pour preuve, il fait référence à une dame qui, prise de crise de gouttes, se trouve soulagée dès qu’elle s’assoie sur la chaise de son frère. Loin d’être une explication psychologique (adoptée aujourd’hui par un certain nombre de magnétiseurs), cette guérison « miraculeuse » provient du magnétisme.

Ces propositions, amplifiant certains propos de Paracelse, lui vaudront les foudres de certains médecins et inquisiteurs. Ainsi, la faculté de médecine et de théologie de Louvain et de Douai publièrent une brochure contre des propositions de Paracelse (3) et surtout Van Helmont (24), les considérant comme fausses et diaboliques. Il sera ainsi condamné en 1634 pour « doctrine philosophiques magique » mais rapidement relâché suite aux attestations prouvant sa bonne foi chrétienne.


L’estomac serait également un lieu sacré dans la diffusion des effets bénéfiques pour l’organisme. Certains éléments ne pénètreraient pas dans l’organisme mais vont agir sur l’Archée malade provoquant un rayonnement pour soulager le malade. Il justifie cet argument en faisant référence au mercure. En le plaçant dans de l’eau, il n’a pas changé mais il a modifié la nature de l’eau.

Sur les traces de Paracelse, il préconise les onguents magnétiques : « corps qui a cessé de vivre, jusqu'à ce qu'il soit dissipé par la putréfaction. Lorsque le sang sorti du corps se corrompt, la portion d'esprit qui lui était unie s'échappe et va se joindre de nouveau au corps auquel elle appartient ; voilà pourquoi lorsqu'on applique le remède sur le sang retiré de la blessure, ce remède agit sur la blessure même ».

Il meurt le 30 décembre 1644 à l’âge de 67 ans.

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